S’il y a bien une chose qui relève d’un choix, dans la publication d’un journal, c’est la ligne éditoriale. Elle doit ressembler à la rédaction, et être approuvée par tous et toutes. Par conséquent, le lectorat n’a rien à voir avec cela ! C’est votre journal, votre liberté d’expression.
Bien évidemment, les remarques et critiques de votre lectorat sont toujours bonnes à prendre en compte. C’est important d’avoir un retour sur votre travail et de continuer à être lu·e·s. Cependant, si vous n’avez pas envie de prendre en compte les opinions de votre lectorat et de changer votre ligne éditoriale, rien ne vous oblige à le faire. C’est un choix collectif à faire avec toute la rédaction.
Attention tout de même si vous êtes un journal en milieu scolaire : il faut faire la différence entre opinion et prosélytisme. Ce dernier est interdit au sein de l’école.
En bref, exprimez-vous librement ! Et si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à contacter le service SOS Censure à l’adresse censure@jetsdencre.asso.fr.
Rien de plus tentant, quand on écrit dans un journal scolaire ou universitaire, que de parler de ses profs et de la communauté éducative en général. C’est une sorte d’institution, puisque tou·te·s les lecteur·trice·s peuvent s’identifier à cette rubrique, et cela peut être un peu la signature de votre journal. Néanmoins, les relations entre élèves et administration sont parfois complexes, et ce genre de rubriques peuvent en venir à poser problème.
Bonne nouvelle ! Rien n’interdit, dans les textes de loi, de parler de ses profs. Cependant, il y a des règles à respecter. D’abord, attention de ne pas tomber dans la diffamation ou l’injure publique. Il ne faut pas porter atteinte à l’honneur d’une personne par l’imputation d’un fait ou par l’utilisation de termes injurieux. En effet, il s’agit de délits de presse, condamnés par la loi sur la liberté de la presse de 1881. De même, vos professeur·e·s et l’équipe pédagogique de ton lycée ont droit au respect de la vie privée. Il est donc également question de déontologie, et de connaître la limite entre humour, méchanceté gratuite, et délit de presse.
Parler de ses profs n’est pas interdit, mais c’est à vous de juger la bonne manière de le faire ! Exprimez-vous librement, ne vous auto censurez pas. Mais si vous rencontrez un quelconque problème au sein de votre établissement ou que vous avez une question sur l’un de vos articles, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse censure@jetsdencre.asso.fr.
Si tu publies au sein de ton lycée et que tu t’inscris dans le cadre de la circulaire relative aux publications réalisées et diffusées par les élèves dans les lycées, tu disposes d’un cadre légal à respecter, et qui consiste en ne pas commettre de délits de presse comme la diffamation, l’injure publique, et l’incitation au trouble à l’ordre public. De plus, la circulaire interdit tout type de prosélytisme.
Mais attention ! Cela ne veut absolument pas dire que ton journal doit être neutre. Tu disposes avant tout de la liberté d’expression, et tu as le droit de prendre parti, de t’exprimer, d’être engagé·e, de défendre tes convictions. Bien sûr, si ton journal respecte le pluralisme, c’est mieux, mais l’essentiel est que tu te sentes libre de t’exprimer dans ton journal. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus intéressant pour toi et pour ton lectorat ! Il ne faut pas t’autocensurer en t’empéchant d’exprimer un avis.
Être neutre ou engagé·e relève de la ligne éditoriale de ton journal, qui relève elle-même de la définition que vous en faites collectivement. C’est donc un choix de la rédaction qui doit respecter votre volonté et votre liberté d’expression.
Si tu as des questions concernant le droit et la déontologie de la presse jeune, n’hésite pas à nous contacter à l’adresse censure@jetsdencre.asso.fr. Nous avons hâte de discuter avec toi !
Certains sujets relèvent de convictions assez personnelles, comme par exemple la religion ou la politique. Souvent, cela peut être difficile d’en parler dans un journal lycéen, puisque la circulaire relative aux publications réalisées et diffusées par les élèves dans les lycées interdit le prosélytisme.
Il y a une grande différence entre défendre son opinion et inciter les lecteur·trice·s à y adhérer. Le prosélytisme est défini par le dictionnaire comme le “zèle déployé pour répandre une foi, recruter des adeptes”. Il relève plutôt de l’ordre de la propagande, de la volonté de l’auteur·trice de convertir son·sa lecteur·trice à ses propres convictions. Et c’est précisément cela qui est interdit par la circulaire !
Cependant, rien ne t’empêche de donner ton avis, de t’engager, de prendre parti, ou de critiquer une politique ou une religion ! C’est cela qui est intéressant avant tout : exprimer ton avis librement et ainsi revendiquer ta liberté d’expression, t’approprier l’environnement que tu fréquentes. Pour te donner un exemple plus concret, tu peux parler de tou·te·s les candidat·e·s à une élection, les critiquer, défendre leurs programmes… mais tu ne peux pas inciter tes lecteur·trice·s à voter pour le candidat que tu défends. C’est aussi simple que ça !
Ne t’autocensure pas, dis ce que tu penses, et surtout, si tu as encore un doute, n’hésite pas à nous envoyer un mail à l’adresse censure@jetsdencre.asso.fr !
Il y a un mot d’ordre dans les journaux, jeunes ou non : on peut parler de tout, mais pas n’importe comment ! Il n’y a pas à proprement parler de sujet interdit : l’essentiel est de respecter la loi sur la liberté de la presse de 1881, donc de ne pas commettre de délits de presse. Il n’est pas non plus interdit de donner un avis tranché, au contraire, c’est le plus intéressant ! Attention cependant, pour les lycéen·ne·s s’inscrivant dans le cadre de la circulaire relative aux publications réalisées et diffusées par les élèves dans les lycées, le prosélytisme est aussi interdit ! Allons voir un peu du côté des sujets tabous, on t’explique tout…
> Parler de politique
Aucun problème pour parler de politique, et tu as même une grande marge de manœuvre pour donner ton opinion !
En revanche, si tu es journaliste lycéen·ne, le prosélytisme est interdit, c’est-à-dire que tu as le droit de parler de politique, de donner ton opinion, de t’engager et d’être partisan·e, mais que tu t’interdis d’inciter les autres à y adhérer également. En clair, tu peux dire “Je vote pour le candidat X parce que…”, mais tu ne peux pas dire “Votez tou·te·s pour le·la candidat·e X, c’est lui·elle qui a de loin le meilleur programme !”
> Parler de religion
Il en est exactement de même pour la religion. Tu as une grande liberté pour parler des religions, des différentes convictions, pour en débattre et faire part de tes opinions. Cependant, si tu es journaliste lycéen, il ne faudra pas inciter ton lectorat à se convertir à une religion ou à partager tes convictions sur la religion en général. Tu peux donner ton avis, mais pas faire de prosélytisme !
> Parler de choses illégales
Parler de délits, de consommations illégales, c’est plus compliqué, mais tu peux le faire. Le délit de presse facilement associé à ce sujet, c’est l’incitation au trouble à l’ordre public. En effet, tu peux tout-à-fait écrire un article informatif sur les différents délits, mais ce qu’il ne faut pas, c’est inciter son lectorat à en commettre. Par exemple, tu peux écrire un article sur les effets du cannabis sur le cerveau, mais tu ne peux pas dire “Le cannabis n’a aucun effet sur le cerveau, ce n’est pas grave d’en consommer”. En bref, même si tu parles de quelque chose d’interdit, si tu n’adoptes pas un comportement illégal et si tu n’incites pas tes lecteur·trice·s à le faire, tu es dans ton bon droit !
> Parler de ses profs
Si tu es lycéen·ne ou collégien·ne, tu es peut-être particulièrement concerné·e par cela. C’est vrai que parler de la vie de son établissement, c’est tentant, et très amusant ! Ne t’inquiète pas, c’est autorisé. Cependant, tu dois respecter les limites imposées par la loi. En effet, tu n’as pas le droit de “porter atteinte à l’honneur d’une personne” en utilisant des termes injurieux ou en imputant un fait qui porte atteinte à son honneur. Ces délits de presse sont respectivement l’injure publique et la diffamation et tu dois te les interdire. Outre cela, il ne faut pas violer la vie privée de tes professeur·e·s.
Cependant, plusieurs registres sont permis par la loi : la caricature et la satire par exemple. Pour la satire, il faut néanmoins l’indiquer dans ton article. Sinon, il pourrait être classé comme de la diffamation. Tu as une large liberté d’expression pour parler des personnels de ton lycée, et ça, c’est une bonne chose, car c’est probablement ce que tu as en commun avec ton lectorat.
> Parler de sexe
Classé comme un sujet tabou, notamment dans les établissements scolaires, parler de sexe n’est pas du tout interdit ! Vous avez totalement le droit de vous exprimer sur ce sujet, tant que vous ne diffusez pas un contenu pornographique à des élèves au sein d’un établissement. Sinon, c’est entièrement autorisé.
Conclusion de cette question : vous avez un journal, une opportunité de vous exprimer, alors utilisez là, et amusez-vous. Soyez impertinent·e·s, soyez informatif·ve·s, soyez ce que vous voulez être, tant que vous respectez la loi. Et surtout, si vous avez un doute sur la limite à ne pas franchir ou que quelqu’un·e vous interdit de parler de certains sujets, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse censure@jetsdencre.asso.fr ! Cela nous fera plaisir d’en parler avec vous !